dimanche 1 juin 2014

Jamais sans mon livre

Un critique de cinéma qui attendait en file s’est demandé ce qu’on faisait pour passer le temps avant l’invention des téléphones intelligents. On lisait Monsieur, et on lit toujours. N’étant pas claustrophobe, ma plus grande peur n’est pas de rester enfermée dans un ascenseur, mais bien de rester enfermée dans un ascenseur sans un livre. Le vrai désastre serait d’être enfermée dans un ascenseur rempli, mais je crois que Sartre a déjà bien couvert le sujet pour que je n’aie pas à m’attarder sur cette situation.

Quand je suis partie pour sept mois en 2000, je ne comprenais pas le concept de « voyager léger ». Et ce ne sont pas les dizaines de livres que j’apportais avec moi qui allégeaient mon fardeau. Je me souviens d’avoir lu « Le Docteur Jivago » et « Le manifeste du Parti communiste » pendant cette aventure (on voit à quel point j’aimais m’amuser à l’époque). Je crois aussi avoir lu quelques traductions de Kerouac (plus digne de mes 17 ans) et être laborieusement passée à travers « Sense and Sensibility ». On (je) me reprochera peut-être de trop lire en anglais, mais il ne fait aucun doute que les dernières 13 années passées à lire principalement en anglais ont fait des merveilles pour ma compréhension de cette langue (et mon appréciation de Jane Austen).

Pour mes deux mois en Espagne, en 2004, j’avais appris ma leçon et je suis partie avec un seul sac de 35 litres. Je ne me souviens plus du nombre de livres qui m’accompagnaient, mais je sais que j’en ai laissé derrière moi en repartant. Mais à quoi bon faire du lest quand on profite de quelques jours à Madrid pour s’acheter un Larousse espagnol. Vous serez peut-être surpris de l’apprendre, mais les mots en espagnol sont aussi lourds qu’en français, soit un peu trop pour une voyageuse épuisée.

Non, je n’ai toujours pas de cellulaire, mais je ne peux plus me séparer de la petite merveille qu’est la liseuse électronique. Mon Kobo m’a permis de partir étudier en Allemagne pendant deux mois tout en laissant une chance de survie à mes lombaires. Je me souviens aussi d’avoir lu « The Book Thief » isolée dans la cabine de la péniche aux Pays-Bas en 2012.

Depuis le début de l’année, je dévore les livres comme je ne l’ai pas fait depuis le secondaire. Ma liseuse sera donc essentielle à mon voyage. Mieux vaut 100 g d’électronique que 12 romans papier! Je vais pouvoir oublier mon bonheur en me plongeant dans « Germinal » et m’oublier en dévorant des romans quétaines. À la fin de l’été, je devrais avoir les connaissances nécessaires pour lire le grand succès de librairie de 2007 (!!), la série « Millénium » de Stig Larsson. Pas mon genre de livre, mais je m’étais dit à l’époque que je m'y attaquerais quand j’aurais appris le suédois. Ça sera dont le temps. Et la version électronique m'évitera de mourir asphyxiée sous le poids du livre. 

Dans l’ascenseur comme en voyage, jamais sans mon livre!

La modernité, à la rescousse des tours de reins.

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